De précieux parchemins du XIVe siècle reviennent à Antibes.
De précieux parchemins du XIVème siècle, exceptionnellement acquis par la Ville d’Antibes, sont venus enrichir le fonds des Archives Municipales
A peine marqués par le temps, les quatre parchemins, jalousement conservés dans une collection privée en Grande-Bretagne pendant un siècle, ont regagné Antibes au mois de juin dernier… par voie postale ! Un dernier voyage tout aussi exceptionnel que l’acquisition de ces quatre documents à haute valeur historique.
Les archives seigneuriales des Grimaldi d’Antibes ont dû être dispersées à la Révolution et leur trace se perd, sauf pour ces quatre parchemins qui se sont retrouvés par la suite d’un héritage vers 1900 dans une collection anglaise. "C’est par l’archiviste du Palais Princier de Monaco que nous avons eu information de la vente aux enchères des manuscrits concernant les Grimaldi d’Antibes, explique Alain BOTTARO, responsable du Service Archives et Documentation. J’ai immédiatement sensibilisé ma Direction sur l’intérêt patrimonial et la rareté de ces documents. Les Directions Finances et Commande publique ont aussi pris activement leur part pour la réussite de l’opération. Grâce à un mécénat personnel du Prince Albert II de Monaco et une subvention du Ministère de la Culture qui s’ajoutent à la somme dégagée par la Ville, les conditions sont réunies pour participer à la vente aux enchères programmée le 28 mai... Avec toutes les incertitudes que ce mode de vente peut apporter ! La vente est retransmise en direct de Grande-Bretagne en vidéo conférence, un des associés francophones est au téléphone et transmet sur place mes ordres. Finalement, le marteau tombe et Antibes remporte le lot pour la somme de 8000 euros".
Pages d’histoire
Défiant le temps, dans un état de conservation parfait, les parchemins constituent un ensemble de chartes, c’est-à-dire de titres manuscrits, provenant du chartrier, l’ensemble des chartes, des Grimaldi d’Antibes. Ils se rapportent à la Maison des Grimaldi d’Antibes leur reconnaissant la seigneurie d’Antibes comprenant les châteaux d’Antibes, de Cagnes, du Loubet et la maison de Villeneuve, assortis des droits seigneuriaux.
Le premier document daté du 22 juin 1381 donne procuration à Marc Grimaldi de sa fille Catherine pour entrer en possession de l’héritage de son grandpère. Le deuxième document, scellé de la bulle papale en plomb de l’antipape Clément VII et daté de 1384, confère aux Grimaldi le gouvernement et la possession du Château d’Antibes, alors propriété de l’Eglise, en contrepartie d’un prêt. Le troisième manuscrit du 8 février 1389 constitue l’hypothèque de 2200 florins sur le Château d’Antibes par Clément VII au profit des frères Marc et Luc Grimaldi, lequel prêt ne sera pas remboursé et la seigneurie intégrée définitivement dans les fiefs des Grimaldi.
Enfin, daté du 1er février 1431, la dernière charte signée de la main du pape Martin V confirme la possession de la seigneurie aux héritiers Nicolas, Georges et Honnorat Grimaldi.
"Il s’agit des seuls parchemins connus provenant du chartrier des Grimaldi d’Antibes, souligne Alain Bottaro. Après avoir transcrit les parchemins en graphie actuelle, je m’efforcerai de les traduire, les écrits de cette époque sont en latin. Ils sont inventoriés sous la cote 50S et communicables aux chercheurs".