Un modèle qui fait ses preuves
Déjà engagée dans la réduction de sa consommation, Antibes Juan-les-Pins poursuit ses efforts pour réduire la facture sans pénaliser le citoyen
Antibes n’a pas attendu le plan de sobriété énergétique de l’État pour réaliser des économies d’énergie. Il y a dix ans, la Ville inaugurait un service ad hoc de maîtrise de l’énergie pour s’assurer de la bonne gestion des fluides.
« Face à la flambée des prix de l’électricité, de l’essence et du gaz, le défi de la sobriété énergétique est envisagé avec son corollaire, à savoir, le maintien du pouvoir d’achat des habitants - affirme Jean Leonetti. C’est pour cela que les premières mesures prises concernent directement le quotidien des Antibois ».
Des mesures fortes et concrètes concernent le maintien du prix de l’eau le moins cher de France (1,50€/120m3) ; un tarif des cantines entre 1€ et 4€ et des repas à moins de 2€ pour les seniors, malgré la hausse des matières premières. En matière de déplacements, la mise en service en décembre de la ligne du Bus-Tram jusqu’à la Croix-Rouge apporte aux usagers, une solution durable et gratuite.
Une facture énergétique en baisse
Grâce à des efforts de gestion des coûts et de la consommation, Antibes a obtenu en 4 ans, une réduction quantifiable de sa facture énergétique (voir tableau ci-dessous).
À titre d’exemple, la facture d’éclairage public, qui représente le deuxième poste de consommation après les bâtiments publics, a diminué de plus de 30% grâce au remplacement progressif des luminaires électriques par des LEDs qui éclairent mieux, consomment moins et diminuent la pollution lumineuse. Dans ce domaine, la Ville a décidé d’accélérer le processus en équipant tout le territoire, en 2 ans au lieu de 4 ans, soit 10 700 points lumineux LEDs.
Dans le même temps, la mise en place d’une Gestion Technique Centralisée (GTC) optimise les économies d’énergie. Elle contrôle les consommations de gaz par une régulation à distance des températures sur une vingtaine de bâtiments municipaux.
La GTC a aussi permis de baisser le niveau d’éclairage public de 30% et ainsi d’économiser 10 à 15% par an.
La chasse au gaspi
Depuis plusieurs mois, toutes les Zones d’Activités Économiques de la commune sont éteintes entre 2h et 5h du matin.
En hiver, le même dispositif est testé dans certains quartiers (St Maymes, les Groules, le Cap, Super Antibes…) sans omettre de conserver un oeil vigilant sur les incivilités que cette absence de lumière pourrait générer.
Les deux monuments éclairés la nuit seront éteints plus tôt : 22h pour la tour Sarrasine et minuit pour le Fort Carré. Enfin, les panneaux Decaux lumineux sont éteints à 23h.
Dans les bâtiments publics, la Ville travaille sur la mise en place de systèmes centralisés pour une extinction généralisée du parc d’ordinateurs le soir. L’éclairage sera déclenché par des détecteurs de passage de personnes.
Cependant, la chasse au gaspi aura ses limites. Les écoles, les accueils de la petite Enfance et le stade nautique ne seront pas concernés par la diminution du chauffage en hiver.
Vers une énergie locale et résiliente
Tous les nouveaux équipements - Conservatoire de Musique, base nautique du Ponteil… - sont peu consommateurs d’énergie et labellisés Bâtiment Durable Méditerranéen (BDM) niveau Argent.
Exemple, le stade nautique dispose d’une pompe à chaleur eau/eau qui permet de récupérer les calories sur le réseau d’eaux usées pour chauffer l’eau des bassins olympiques extérieurs. Ce système couvre en moyenne 45% des besoins des deux bassins extérieurs, ce qui représente une économie d’environ 800 000kWh/ an. Un dispositif similaire équipe le nouvel éco-quartier de Marenda-Lacan.
L’installation de panneaux solaires pour la production d’eau chaude sanitaire - base de voile du Ponteil, école Jean-Moulin, etc - diminue les consommations de gaz et d’électricité. Par exemple, les panneaux photovoltaïques installés à l’Azurarena permettent de produire environ 100 000kWh/an qui sont revendus ensuite sur le réseau pour un montant de 25 000€/an.
Le modèle de l’UVE des Semboules
Depuis la transformation de l’usine d’incinération des ordures ménagères d’Antibes en Unité de Valorisation Énergétique (UVE), elle produit environ 75000MWh d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation énergétique de plus de 15 000 foyers. Une partie de cette électricité est auto consommée pour les besoins de l’usine ce qui lui permet d’être quasiment 100% autonome. L’UVE d’Antibes dispose de la puissance nécessaire pour desservir, avec un réseau de chaleur et de froid, tous les usagers des quartiers situés dans un rayon d’environ 1km à la ronde. Ce réseau, dont la mise en service est prévue à partir de 2026, fonctionnera à 97% à partir d’énergie renouvelable, la combustion des ordures ménagères résiduelles. Une énergie 100% locale, résiliente et économique sur une longue durée pour tous les futurs abonnés de ce service public.
En réduisant chaque année la production équivalent CO2 de 13 000 tonnes, ce réseau se classe dans le top 10 des réseaux de chaleur verts en France et participe activement à la transition énergétique de notre territoire.