Portrait
Le violon d'ingres de Lea Roeckel
Violoncelliste
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Réservée et timide, du haut de ses bientôt 18 ans, Léa Roeckel a pourtant déjà dans les yeux la détermination d’une grande artiste…
“À 4 ans, ma mère m’a inscrite à l’éveil musical au Conservatoire d’Antibes. À 7 ans, j’ai choisi le violon et je n’ai jamais regretté… J’adore mon instrument, le son qu’il produit et la relation que j’ai avec lui” nous confie Léa dans un sourire malicieux qui en dit long sur son amour pour la musique…
Avec les conseils de son professeur Daniel Lagarde, la jeune fille apprend vite et montre même un certain talent comme l’explique sa maman : “Son professeur a immédiatement repéré le potentiel de Léa et noté qu’elle était douée. Alors, nous l’avons laissée décider seule…”.
“Léa fait partie des trois élèves les plus brillants auxquels j’ai enseigné dans ma carrière de professeur. C’était un bonheur de la faire travailler. Elle est intelligente, douée, déterminée et sérieuse. Le conservatoire d’Antibes peut s’enorgueillir qu’elle soit passée sur ses bancs” révèle Daniel Lagarde.
Une vocation née à 14 ans
Pour Léa, le plaisir de la musique devient vite une passion, une vocation même et à 14 ans, la jeune musicienne veut se donner les moyens de réussir pour devenir un jour musicienne professionnelle. Elle tente alors sans succès le concours d’entrée au Conservatoire de Paris. Côté études, Léa travaille par correspondance pour se consacrer pleinement à la musique et décroche son BAC S à 17 ans !
Sur les conseils de son professeur, Léa décide d’intensifier sa pratique pour réussir un jour ce grand concours d’entrée. En plus de ses heures au Conservatoire d’Antibes, la jeune fille monte chaque mois à Paris pour répéter avec Boris Garlitsky, professeur russe à la réputation internationale.
Et durant trois ans, la violoniste apprend encore et encore, se perfectionne sous le regard bienveillant de ses professeurs et de ses parents, François et Monique.
En 2013, elle joue pour la première fois sur une scène, celle d’Anthéa dans le cadre du festival Générations Virtuoses. Une première devant un public qui a marqué la jeune fille et l’a confortée dans son envie.
Cinq heures de violon par jour
En février 2015, Léa passe à nouveau le concours d’entrée avec une motivation décuplée. Cette fois, elle fait partie des 16 lauréats sélectionnés parmi une centaine de candidats venus du monde entier… “Quand j’ai su que j’étais
reçue, M. Lagarde a été le premier prévenu. C’est lui qui m’a transmis le virus…”
Désormais la jeune fille vit seule à Paris et fréquente le Conservatoire National Supérieur de musique et de danse. “Je me consacre entièrement à la musique et à mes études. Je joue du violon entre 3 et 5 heures par jour avec notamment M. Garlitsky. À la pratique de l’instrument s’ajoutent les cours d’Histoire de la musique, d’analyse de partition et des sessions avec des orchestres philharmoniques. En réalité, c’est un plaisir plus qu’un travail. Cela me conforte dans mon choix et ma volonté de faire carrière. Je suis heureuse et épanouie dans ma vie parisienne” poursuit la musicienne, dont le compositeur favori est Jean Sibelius, musicien finlandais.
Et même si la musique l’occupe beaucoup, la jeune virtuose prend du temps pour goûter aux joies de la capitale, dessiner ou lire des mangas, des romans policiers et de fictions.
Pendant 3 ans, Léa va désormais apprendre parmi et avec les meilleurs afin de décrocher son diplôme de musicien professionnel. Il sera alors temps de décider de la suite de sa carrière.
“Si j’obtiens ma licence, je pourrai poursuivre avec le master, passer des concours, intégrer un orchestre ou pourquoi pas devenir soliste. Mais on verra le moment venu car cela dépendra de mon niveau et de ma progression” conclut la jeune et modeste violoniste.
Déterminée, Léa poursuit ainsi son chemin et son rêve sans fausse note, pour un jour enchanter les mélomanes et les scènes du monde entier…