Portrait

Norman Nato, une vie sur les chapeaux de roue

Coureur automobile

Rencontre avec un garçon qui vit sa passion et un pilote qui croque la vie à toute vitesse mais avec lucidité…

Publié le

17 avril 2015, Sahkir, Bahreïn. Depuis des mois, Norman Nato ne pense qu’à cette date, qu’à ce rendez-vous, qu’à cette course. C'est la course qui lance la saison de GP2 Series, championnat international par lequel sont passés de grands pilotes de F1.
Flashback. Né en juillet 1992, Norman est tout de suite baigné dans le monde du sport auto, les moteurs qui ronronnent, les pneus qui crissent, l’ambiance des courses bercent son enfance. “Mon père, Jean-Claude, carrossier, participait à des rallyes avec son propre team et dès l’âge de 3 ans, je l’accompagnais sur les courses le week-end…”

Norman découvre le karting à 6 ans, mais n’accroche pas et préfère enfourcher son quad pour se balader dans les bois derrière le garage familial des Trois Moulins. À 9 ans, la passion du kart commence à le chatouiller et le jeune pilote se prépare sous le regard bienveillant et les encouragements de son paternel.
Visiblement doué, Norman devient champion de France minimes à 12 ans puis champion de France cadets à 13 ans, tout en intégrant la fillière nationale et l’équipe de France de karting. Il quitte alors la structure familiale et devient pilote professionnel à 14 ans ! L’adolescent découvre un autre monde : “Quand tu es pilote professionnel, tout
est pris en charge. J’avais un mécanicien à l’année, un motoriste, une équipe autour de moi et un semi-remorque à disposition lors des courses. C’était génial !”.
Adolescent, le jeune antibois est aussi doué pour le basket et intègre dans le même temps la section sport études du collège Fersen puis du Lycée Audiberti.
Pourtant, une blessure et un goût peu prononcé pour les études l’amènent à quitter l’école à 17 ans. L’année 2010 marque alors une étape importante, Norman intègre l’Auto Sport Academy, centre de formation des pilotes et se retrouve au volant d’une Formule 4, monoplace de 160 chevaux pouvant atteindre 200 km/h !!!

  • La formule rêvée
    Désormais pris en charge, avec un manager pour gérer sa carrière, Norman vit sa passion à 100 % et gravit les échelons. 2011-2012, il prend part au championnat Formule Renault 2.0 (monoplace 2 litres). 2013, il participe au championnat “Formule Renault 3.5” avec entre les mains une voiture de 550 chevaux affichant 300 km/h en pointe au compteur. Continuant sa progression, Norman va disputer cette saison le championnat de série GP2, véritable antichambre de la Formule 1. Un championnat où l’Antibois espère se faire une place.
    “J’ai intégré l’écurie anglaise Arden, l'une des meilleures dans cette catégorie. Je vais disputer des courses en ouverture des épreuves de F1 devant près 100 000 spectateurs et les télés du monde entier… Je serai au volant d’un bolide de 650 chevaux pour rouler sur les beaux plus circuits du monde. C’est génial. Je sais d’où je viens et les sacrifices que j’ai dû faire pour y arriver, tout comme ceux consentis par mes parents. Je ne gagne pas encore ma vie mais ce n’est pas grave, je vis mon rêve de gosse !” lance Norman des étoiles plein les yeux.

Une préparation de pro
Impatient d’en découdre avec ses adversaires, le pilote antibois se prépare depuis des mois. Il s’entraîne 4h par jour avec au programme course à pied autour du Cap, musculation, gainage, préparation mentale et des rendez-vous avec un nutritionniste, histoire d’être au top le jour J. Avant de vivre une saison intense, Norman décompresse en famille auprès de son père et de sa mère Jacqueline. Un cocon familial qu’il retrouve entre chaque course pour recharger les batteries.
Et dans un coin de sa tête, le pilote antibois ne rêve aujourd’hui plus que d’une chose : la Formule 1 ! “Je veux gagner un jour ma vie comme pilote de course professionnel. Cela se fera peut-être en F1 ou pourquoi pas en GT (championnat catégorie endurance). Même si c’est compliqué, je veux y croire et me donner toutes les chances”.
Parfois impulsif mais posé, travailleur et réaliste, Norman sait que la route sera longue.
Le pilote roule vers son destin…