Culture

Dix ans qu'anthéa est une fête !

Même dans leurs rêves les plus fous, Jean Leonetti et Daniel Benoin n’avaient pas imaginé un succès aussi retentissant. Dix ans après la création ex nihilo du théâtre d’Antibes, ses deux principaux acteurs regardent vers l’avenir de la deuxième scène de France.

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"Antibes est un théâtre national"

"Il y a 10 ans, sur un opera de Giuseppe Verdi, nous inaugurions ce théâtre. Ces 10 années sont passées très vite et, en même temps, jeter un oeil dans le rétroviseur, c’est toujours gratifiant quand le succés est au rendez-vous. Pour cette aventure culturelle, nous avions l’idée d’une grande salle pour accueillir du spectacle vivant. Je me suis tourné vers Daniel Benoin qui a traduit cette grande diversité dans une succession de programmations exceptionnelles. Dix ans plus tard, nous voilà avec UN MILLION DE SPECTATEURS.

Dans cette décennie est survenue la parenthèse du COVID et l’étape de la fermeture. Un coup dur pour le théâtre vivant et surtout la crainte d’un nouveau départ qui ne se ferait pas… C’était sans compter sur l’opiniatreté de son directeur. La reprise a bien eu lieu avec 14 000 abonnés. Le meilleur remède fut, la encore, la diversité et l’excellence d’une programmation de reprise. On peut toujours ne pas aimer un spectacle, contester un choix et c’est heureux car c’est la marque que ce théâtre n’a cédé ni au convenu, ni a la médiocrité.
Anthéa est un théâtre national où les pièces naissent et sont jouées en avant-première avant de partir dans les théâtres parisiens.
L’autre exemplarite dont nous pouvons nous enorgueillir, c’est la capacité d’ouverture à tous les publics et notamment aux jeunes. Par des tarifs préférentiels ou des spectacles scolaires, anthéa se fait vecteur de culture.

Désormais, si l’on se projette sur la nouvelle décennie, la progression ne pourra pas être la même. L’espace est limité, le nombre de représentations aussi. Ce qui reste sans limite, c’est l’attente de nos spectateurs. Dans une vision étriquée, trop prudente, l’on nous conseillait alors de ne pas faire trop haut, de ne pas voir trop grand…
Dix ans plus tard, cette mauvaise musique d’une fatalite acceptée, s’est définitivement tue et anthea est la preuve qu’il fallait oser. En effet, personne ne doit, par modestie ou par crainte, ne pas oser pousser la porte du théâtre d’Antibes.
Plus les lieux culturels s’ouvrent aux non-initiés, plus ils se rapprochent de leur essence même. Plus la culture sera à la portée de tous les regards et plus la vie citoyenne sera apaisée."
Jean Leonetti

Daniel Benoin, "des spectateurs heureux"

A l’occasion des dix ans de la scène d’Antibes, le directeur-metteur en scène-comédien, Daniel Benoin, interrompt sa course créatrice, le temps de donner tout son sens au succès fulgurant d’anthea.
Avec 13 500 abonnés, 130 000 spectateurs, 270 représentations et 15 créations par an, le théâtre d’Antibes est devenu le deuxième de France. "Atteindre le summum de la fréquentation n’est pas une fin en soi. Le système des abonnements par enveloppes permet de dépasser une optique exclusivement centrée sur le théâtre classique ou populaire. À anthéa, on privilégie certes le théâtre, mais on va au-delà en accompagnant le public vers la diversité du spectacle vivant".
Une programmation équilibrée entre théâtre dramatique et spectacle vivant. Voila donc la recette du succès d’anthea...

Aujourd’hui, sur les 270 représentations données, 120 sont des créations, qui prennent souvent la route des tournees en France et montent sur les planches des théâtres parisiens. Au sommet de l’affiche, "L’Avare" mis en scène par Daniel Benoin avec Michel Boujenah a été donné plus de 200 fois.
"Le confort et l’accueil de nos spectateurs sont des atouts sur lesquels nous continuons de nous pencher avec le projet de progressivement changer le fonctionnement du théâtre et le rapport au public et aux artistes pour une plus grande proximité. Je voudrais que les spectateurs soient heureux de venir souvent et qu’ils se sentent à anthéa comme dans leur deuxième maison…"

Dix ans et tout un programme !

Pour célébrer son dixième anniversaire, anthéa se met en quatre avec des rendez-vous exceptionnels.
À cette occasion, sort le livre des 10 ans, "Une aventure théâtrale novatrice" par Gilles Costaz, avec plus de 150 photos, aux éditions L'Avant-Scène théâtre.
À découvrir aussi une exposition "10 ans de production de spectacle vivant" et le "relooking" du 5e étage d’anthéa !

  • Des soirées "IMMERSION", spécial anniversaire, avec une plongée dans les arts émergents, les 8 avril, 3 et 10 juin : 19h30 apéro-vidéo, 21h spectacle, 22h after-terrasse DJ-VJ.
  • Nouvelle date, jeudi 25 mai à 20h "Room with a view", LA HORDE, Ballet National de Marseille.
  • Nouveau spectacle avec "L’harmonie des genres" de Noémie de Lattre. Création à l’issue d’une résidence à anthéa : 6 juin à 20h30 ; 7 juin à 21h et 8 juin à 20h30.
  • Jeudi 8 juin, lancement du Festival Déantibulations sur le parvis d’anthéa. 17 juin à 19h : lecture du texte "La plus précieuse des marchandises" par Olga Grumberg en présence de l’auteur, Jean-Claude Grumberg. Gratuit sur réservation.
  • 28 juin à 21h : Carte blanche pour un rideau rouge avec Pierre Gagnaire. Sur réservation et retransmis en direct.
  • Autour des événements : DJ Sets et animations musicales au 5e étage entre le 6 avril et le 28 juin à l’issue des 1res des coproductions anthéa : Falstaff, Baudelaire, Prince des huées, Zazie, Il a la côte Devos.
  • Spectacle itinérant d’anthéa. La Compagnie "Les Collectionneurs" part en tournée dans plus de 30 établissements scolaires du département, de mars à avril.

Infos + anthea-antibes.fr