Portrait

Valérie Zettor, le commissaire de police est une femme...

Commissaire de police

En poste à Antibes Juan-les-Pins depuis 5 ans, Madame la commissaire est littéralement tombée sous le charme de la ville sur laquelle elle veille dans un équilibre parfait entre autorité et bienveillance. Proche de ses équipes, elle a glissé sa main de fer dans un gant de velours.

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" Quand j’ai pris mes fonctions à Antibes, j’ai rencontré tous les représentants du culte et l’un d’entre eux m’a dit : “vous savez je crois que le paradis c’est ici !” Il ne s’est pas trompé, J’adore cette ville, elle a un charme fou. Le sentier du littoral, le Vieil Antibes, le Pré des Pêcheurs, la Pinède en famille… J’adore me balader et dénicher de bonnes adresses de petits restos. Je serai vraiment triste quand il faudra la quitter…”

De Valérie Zettor, commissaire principale de la circonscription d’Antibes-Vallauris, mariée et mère de 3 jeunes enfants, on serait immédiatement tenté d’écrire qu’elle a réussi l’amalgame de l’autorité et du charme… Voix douce et regard affirmé, elle ne doute pas un instant de la valeur ajoutée que les femmes ont apporté à la profession.
Mais une femme commissaire c’est presque devenu banal non ? “En réalité, nous représentons à peine un petit quart de l’effectif. Pour autant ça ne pose pas de difficulté majeure car nous sommes dans une institution très hiérarchisée où le chef est le chef peu importe que ce soit un homme ou une femme. Et je dois dire que j’ai très peu été confrontée à la misogynie dans mon métier”.
Le terrain et l’ordre public ? C’est la partie de son métier qu’elle préfère : “en opérationnel quand la situation est critique, le chef est là pour prendre les bonnes décisions, et faire exécuter ses ordres. Il faut être juste, courageux et assumer ses choix. La touche féminine n’a pas sa place. En revanche, en management, pour en avoir discuté avec des collègues féminines, je pense que les messages sont passés un peu différemment, moins dans le rapport de force ou la confrontation…”

Un territoire où l'on a le temps de réformer

Récemment saluée pour les bons résultats obtenus sur sa circonscription, la commissaire revient sur sa mission antiboise : “ Après de nombreuses années dans des territoires difficiles d’Île de France, j’ai découvert Antibes Juan-les-Pins qui oscille entre une période d’avril à septembre très chargée et les 6 autres mois de l’année, on peut prendre le temps de réformer et d’instaurer des dispositifs innovants. Je pense par exemple à la brigade VTT qui cet été s’est avérée très dissuasive contre les vols à la tire. Autre atout majeur, la plupart des fonctionnaires de police habitent la circonscription et se sentent réellement impliqués dans le “bien vivre” de la ville où ils exercent. Si le coeur de métier reste, les habitudes sont différentes sur ce territoire. On a affaire à une population qui aime sa police et du coup l’approche est beaucoup moins conflictuelle, moins tendue qu’en région parisienne par exemple. C’est un métier à plein-temps qui nécessite un mental d’acier, mais c’est aussi très gratifiant d’être au service de la population avec un réel sentiment d’utilité.”

Regard de femme sur l'actualité des femmes

La récente vague de dénonciation contre les actes sexistes et les agressions faites aux femmes a-t-elle changé votre manière d’appréhender ce type d’affaires ?
“Le pire dans ce genre de procédures serait de donner l’impression à la victime que la police est blasée et qu’elle est un dossier parmi tant d’autres... Le message que je fais passer à mes équipes c’est, recevez chaque victime individuellement avec empathie. Pour chaque nouvelle affaire gardez un regard neuf, vigilant, soyez très à l’écoute. Sur le #balancetonporc, je pense que la libération de la parole de la victime l’emporte sur toute autre considération. C’est un phénomène qui a sans doute facilité la démarche pour des femmes qui étaient déjà victimes et qui peut-être n’auraient jamais franchi les portes d’un commissariat. Après, toutes les femmes ont un seuil de tolérance très différent. À partir de quel moment une femme se sent agressée dans son intimité ? C’est à elle de placer le curseur et je n’ai pas de jugement à porter”.