Portrait
Guillaume Musso
Ecrivain
Publié le
L’auteur le plus lu en France n’oublie jamais de citer sa ville natale dans ses romans à succès. Extraits…
Guillaume Musso, une école de Juan-les-Pins porte désormais votre nom. À cette occasion vous êtes de retour à Antibes, sur la terre qui vous a vu naître… Les racines, c’est important pour vous ?
J’ai jamais vraiment quitté Antibes. Alors certes, je n’habite plus à temps complet pour des raisons familiales. Mais lorsqu’on me demande « Tu es quoi ? » Je réponds toujours « Je suis Antibois ! » C’est la ville qui m’a vu naître, celle où je me suis construit en tant qu’homme et qu’écrivain. Il n’y aurait pas de romans de Guillaume Musso si Antibes n’existait pas… C’est à l’école de la Fontonne que j’ai appris à lire et au lycée d’Antibes que j’ai écrit ma première nouvelle qui a déclenché chez moi le goût de l’écriture.
Votre maman était responsable de la bibliothèque municipale. C’est un lieu public qui est sacré dans votre histoire ?
J’ai vraiment été élevé par deux parents qui m’ont chacun apporté des choses différentes. Mon père, qui était, secrétaire général, directeur des finances à Antibes, lui, m’a amené le fait d’être en prise avec la réalité du monde. Ma mère m’a appris à aimer la littérature, les arts, la culture, l’ouverture d’esprit. Je passais mes étés blotti dans les réserves de livres de la bibliothèque municipale à faire des marathons de lecture… Je dis souvent que j’ai besoin, pour être en équilibre, de marcher sur mes deux jambes, c'est la sensation d’avoir les pieds sur terre, et parfois la tête dans les étoiles.
Quand vous vous promenez dans les rues d’Antibes que se passe-t-il dans votre tête ? Est-ce que certains lieux s’inscrivent déjà dans votre mémoire pour un prochain livre ?
L’écrivain japonais Haruki Murakami dit que les romanciers ont dans leur cerveau des centaines de petits tiroirs dans lesquels ils stockent des souvenirs. Ça peut être, des lieux, ça peut être des paroles, des anecdotes… Et peut-être que dans un an, deux ans, dix ans, ces petites pierres que vous avez stockées se retrouveront dans un livre. Dans mon nouveau livre, « Quelqu’un d’autre », qui se passe dans la région, je mets en scène la dualité que j’ai toujours ressentie sur la Côte d’Azur. À la fois les paysages magnifiques, le soleil, le côté carte postale, l’opulence apparente et à côté, une autre face lorsque la météo change ou lorsque des choses un peu plus tendues peuvent advenir, On a un théâtre qui change complètement d’ambiance et d’atmosphère, et se prête bien aux romans à suspense.
Quels sont les lieux où vous ressentez l’enfance qui revient tout d’un coup à la manière de la madeleine de Proust ?
Pour moi, c’est le sentier du littoral au Cap d’Antibes. Pendant des années, j’ai travaillé en job d’été à nettoyer les plages et les rochers. C’était un vrai bonheur de se lever tôt et de voir le soleil se lever sur ces paysages-là. J’ai gardé ça en mémoire. Et 25 ans après, il y a eu ce roman « La jeune fille et la nuit » qui débute par la découverte d’un cadavre sur ce sentier.
Qu’est-ce que ça représente pour vous une école de Juan-les-Pins qui porte votre nom ?
Un vrai honneur et une fierté immense. Mais je ne voulais pas que ça soit quelque chose vu comme une consécration un peu pesante ou un truc poussiéreux. Je voulais que ce soit quelque chose de moderne. J’ai 49 ans, je suis en vie ! J’ai l’intention de m’investir dans les projets portés par la communauté éducative que j’aie rencontrée. Tout cela doit déboucher sur des projets concrets dont je serai le parrain.
Vous êtes l’auteur, le plus lu en France. Les Antibois suivent votre carrière. Est-ce que vous avez un message à leur laisser, comme une trace de votre passage ?
J’ai toujours été très fier de cette ville qui, pour moi, a vraiment une vraie particularité et une vraie singularité. Je trouve Antibes apaisée, pondérée, raisonnable, sage, tout en étant très innovante. Elle dénote de la Côte d’Azur surtout par son authenticité et sa discrétion.